dimanche 7 décembre 2008

Se faire peur et Se faire mal

Aujourd'hui, j'ai été réveillé par la lumière du jour. C'était de la vrai lumière, de vrais rayons couleur doré. C'était un signal silencieux m'indiquant que je devais partir le plus vite possible pour prendre une photo. Pas n'importe quel photo, une photo pour recherche graphique: Métamorphose d'un lieu.

Quatre photos, d'un lieu, avec le même cadrage, mais prisent à des moment différents.

Je me suis levé et habillé, j'ai mis mon appareil dans mon sac, j'ai pris mon pied, j'ai pris un croissant, que j'ai calé entre mes dents, puis je suis sortis de l'immeuble avec "mon" vélo. J'ai mis mon casque sur les oreilles, j'ai appuyé sur "play" et j'ai donné un grand coup de pédale, direction mon spot, avec le gout du croissant dans la bouche et celui du rêve dans les yeux.

Presque aucune circulation, je traverse le parking de belle-île pour rejoindre mon spot, je retire mon casque pour écouter le silence du parking pendant que je le traverse. La lumière entre par tout les cotés, mais elle semble incapable d'éclairer vraiment le lieu.

Je ferme un instant les yeux, et je continue de pédaler, c'est apaisant, comme une impression de flotter, d'être guider simplement par la confiance. A partir du moment où la panique prend le pas sur le sentiment d'apaisement, je ré ouvre les yeux, j'ai beaucoup dévié de ma trajectoire, mais pas assez que pour faire une chute. Je recommence, je ferme les yeux, je pédale un peu plus vite, juste le son du vent qui m'indique que j'accélère. Je commence à paniquer, je force pour ne pas ouvrir les yeux, je me concentre sur les sensations qui à cette instant n'ont pas de nom ni de visage, et je souris.

Rupture, je suis allongé par terre, dans une position improbable, j'ai le visage plaqué sur le sol, il est humide, c'est le gout du sang, je porte ma main à ma bouche et je regarde mes doigts, ça en à la couleur aussi. Je respire difficilement, l'air me brûle, il est trop froid. Je me met sur le dos, j'ai mal aux jambes.

Je contemple l'air qui s'échappe de ma bouche sous forme de fumée et qui lentement semble aspiré par le plafond. Et puis j'entends des voix, et leurs échos, des bruits pas, et leurs échos. Deux pairs de bras m'empoignent et me relèvent. Je n'entend pas, je ne comprend pas, je répond " Oui ça va, merci, je suis juste tombé, ça va." Je ramasse "mon" vélo, il n'a rien. Mais je ne peux pas pédaler, c'est impossible. Le visage barbouillé de sang et de larme, le corps mutilé et brisé, je rentre là où j'aurais du rester ce matin. VDM