dimanche 23 novembre 2008

reportage part V

"Deuxième étage"
Petit sursaut, je sors de l'ascenseur, je suis un peu perdu, j'entends des bribes de conversations dans une pièce à coté, j'y vais et demande où se trouve madame P. Bizarrement je me sens plus à l'aise, j'ai la discussion facile et je répond du tac o tac.

J'ai remarqué que plus le temps passait, plus le fait d'aller trouver des gens ou de passer des coups fils me gênaient de moins en moins, fini de préparer un brouillon de conversation avant de passer un coup de fil, fini de répéter un texte d'introduction avant d'aller trouver des gens.

Finalement on me conduit à Madame P, qui me fait remarquer que j'ai 30 min d'avance. Elle me dit de patienter au première étage et me refourgue quelques brochures histoire de tuer le temps. Dans le tas, la brochure la plus intéressante était celle qui expliquait comment se conduire avec les mal-voyants. J'ai du réprimer quelques fous rires tellement certaines situation était facile à imaginer.

Par exemple,
- Il n'est pas étonnant de voir un mal voyant entrain de parler à une chaise vide, prévenez le quand vous quittez la table...
- Si vous voulez aider un mal voyant à traverser, demandez le lui avant...
- Un mal voyant n'est pas un handicapé moteur, il peut monter dans le bus tout seul...
- Il n'est pas nécessaire de vous censurer, vous pouvez employez le mot "voir"...

14h30, madame P vient me trouver, et m'explique qu'aujourd'hui il n'y a pas l'activité poterie, mais qu'il y a l'activité tissage et gymnastique. Je décide de commencer par la soft, tissage. Pas beaucoup de monde, à peine en situation, j'utilise déjà ce que j'ai appris dans la brochure, j'élève la voix et me présente à l'assemblée et je présente la raison de ma venue.

Grand bien me face, elles acceptent toutes d'être photographiées, Madame P, me montre brièvement les mals-voyant et les aveugles. Je ne canarde pas tout de suite, je me ballade, j'observe ce qui a été déjà fait sur les étagères, j'écoute leurs conversation, de vrai pipelette. Et bon dieu, quel précision dans leurs travailles.

Il n'y avait que des femmes, la plus jeune devait avoir la quarantaine, les autres devaient largement avoir la soixantaine. J'étais fasciné par une bénévole, elle devait avoir septante ans je dirais, en plus d'avoir du charisme, elle dégageait pleins de choses à la fois, difficile de mettre les mots dessus, mais ce qui retenait mon attention, c'était ses yeux qui laissaient deviner un esprit vif et sage à a fois.

la suite plus tard...